Définition de MOTEUR, TRICE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : mo-teur, tri-s'

DÉFINITIONS

1
Celui, celle qui donne le mouvement.
Il [Dieu] est infiniment au-dessus de cette cause première et de ce premier moteur que les philosophes out connu sans toutefois l'adorer
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Hist. II, 1
De la terre et des cieux les moteurs éternels
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Henr. VIII
Ce premier moteur est Dieu, être vivant, éternel
de Denis DIDEROT dans Opin des anc. philos. (péripatéticiens).
Il se dit aussi de ce qui donne le mouvement. Le moteur d'une machine.
Moteurs animés, nom donné à l'homme et aux animaux considérés dans leur emploi à porter ou à traîner des fardeaux.
2
Sémantique : Fig. Il se dit de celui ou de celle qui produit des efforts comparés au mouvement physique.
Et toi, puissant moteur du destin qui m'outrage, Termine ce combat sans aucun avantage, Sans faire aucun des deux ni vaincu ni vainqueur
de Pierre CORNEILLE dans Cid, V, 4
Puisse le grand moteur des belles destinées, Pour prolonger vos jours, retrancher nos années !
de Pierre CORNEILLE dans Cinna, V, 3
Il y a uniformité d'esprit entre le moteur qui inspire nos passions et celui qui prescrit la résistance à nos passions
de Blaise PASCAL dans dans COUSIN
Vous avez voulu, Ô mon Dieu, qu'il [le libre arbitre] concourût à votre grande oeuvre, qui est notre sanctification, sans songer que c'est vous, Ô moteur secret, qui lui inspirez le bon choix qu'il fait
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Concupisc. 32
On peut concevoir que le corps meurt, si les esprits qui sont le moteur s'éloignent ou si....
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Connaiss. II, 12
Adressez-vous à Dieu en qualité de moteur des coeurs
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Lett. abb. 69
Tous [tout le monde] ne considèrent que vous [régent] comme convocateur et moteur de l'assemblée [des états généraux]
de Louis de Rouvroy, duc de SAINT-SIMON dans 465, 70
Ce sont les femmes qui furent motrices de toute cette révolte
de Charles-Louis de Secondat MONTESQUIEU dans Lett. pers. 24
Un brasseur de bière de la ville de Gand fut le grand moteur de cette guerre fameuse et celui qui détermina Édouard à prendre le titre de roi de France
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Moeurs, 75
Il se dit aussi des choses.
Qu'est devenu ce sentiment intime Qui, sous les noms d'amour et d'amitié, De l'univers est le moteur sublime ?
de MALFILÂTRE dans Narcisse, IV
3
Moteur, trice, Nature : adj. Qui produit un mouvement.
Ainsi l'esprit moteur, dont la vertu féconde Par de puissants ressorts anime tout le monde
de BAHIER dans le Cabinet de Quinault, p. 66
La force motrice des corps n'est pas un être composé de parties
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Dict. phil. Ame.
Cette attraction [gravitation], diminuée par la distance, est précisément la vertu motrice de Kepler, laquelle, comme la lumière, est affaiblie quand le corps est plus éloigné
de BAILLY dans Hist. astron. mod. t. II, p. 465
La connaissance de ce centre [de tous les mouvements planétaires] est indispensable pour avancer dans la recherche des causes motrices
de LAPLACE dans Expos. II, préface.
En anatomie, moteur se dit des muscles. Les muscles moteurs de la jambe, du bras, etc.
Nerf moteur, se dit de quelques nerfs de mouvement qui se rendent à certains muscles. Le nerf moteur externe de l'oeil.

HISTORIQUE

1
XVe s.
Du premier ciel et grand moteur Est mon savoir gubernateur
dans Nat. à l'alch. err. 380
2
XVIe s.
Le connestable en fut moteur [de cet accord]
de Théodore Agrippa D'AUBIGNÉ dans Hist. I, 107
S'il est, comme chantent nos vers, L'esprit moteur de l'univers
de Joachim DU BELLAY dans VII, 25, verso.

ÉTYMOLOGIE

1
Lat. motorem, de motum, supin de movere (voy. MOUVOIR).

Termes proches de MOTEUR, TRICE